Fin d’activité de la SARL à compter du 31 mars
2006. M. Yves CALMÉJANE agira en qualité de liquidateur
envers les activités de la SARL “L’image tous supports”
dont il était l’un des fondateurs et gérant. Mise
en place d’un nouveau statuts : M. Yves CALMÉJANE, à
compter du début Avril 2006, met en place une activité nouvelle
en son nom personnel. Inscription à “La Maison des Artistes”...
L'histoir de mon entreprise
Nos activités (créations artistiques et graphiques) se sont
développées depuis plus de 18 ans dans le village de Barjols
dans le Haut-Var, jusqu’à la réalisation d’un
gros chantier en 2001. Malgré la réussite reconnue de cet
ouvrage d’importance (muséographie à but pédagogique
dans le domaine de l’environnement d'un fleuve— aménagement
et fresque), notre entreprise a connu des difficultés conduisant
à la perte d’emploi de son gérant (juillet 2002),
puis au licenciement des trois collaboratrices Janick, Sarah, Céline
(fin 2002).
1 — Premier déboire tout le long de l’année
2001 :
J’ai été contraint d’assumer un chantier trop
grand pour mon entreprise suite à l’explosion progressive
du projet. Aucun élément, dans les premières intentions,
ne me permettait de supposer une telle oeuvre, ni dans sa faisabilité
ni dans sa budgétisation. Pris au piège, j’ai avec
mon équipe mené à bien ce travail colossal malgré
un budget trois fois trop mince.
1 — Deuxième déboire tout le long de l’année
2002 :
Au lieu de “reconnaissance”, après livraison et inauguration
de l’ouvrage, nous avons subi l’impayé du solde de
tous comptes. Déjà fragilisés mais miraculeusement
sortis d’affaire, ce dernier coup est fatal.
Cette mésaventure à renforcé notre petite équipe
actuellement dispersée; cela se manifeste par une reconnaissance
mutuelle des qualités humaines et professionnelles de chacun. Nous
n’avons pas connu de sentiment d’échec puisque nous
bénéficions d’une réussite collective face
à une mission qualifiée d’”impossible”.
Cet outil pédagogique fait référence dans le domaine
de l’environnement, une notoriété croissante depuis
l’ouverture du centre en janvier 2002.
L’échéance finale, due sur cet ouvrage nous a cruellement
fait défaut depuis plus d’une année, marquée
de surcroît par un contexte général de crise économique.
Au lieu de bénéficier de l’image d’un travail
réussi, notre entourage nous a perçu en situation d’échec
et donc en tort. Perçu comme coupable et mal en point ,nous avons
été mis à l’écart. Grâce aux accords
à l’amiable de nos avocats, le règlement de la dernière
part du budget était programmée pour début Mars 2003.
CE QUE NOUS AVONS VÉCU :
Ajuster mes prestations selon un budget imposé est une pratique
coutumière. Soit mon client m’impose un forfait pour une
mission précise, soit c’est moi qui évalue un budget.
Gérant de cette entreprise et principal collaborateur au service
de nos clients, j’ai produit en 2000 un devis estimatif de réalisation
de ce projet avant même sa conception. Il était en effet
impératif pour ce client (fédération d’associations)
d’établir un budget global préalable de l’opération
afin de constituer un dossier de demande de subvention. Ces devis estimatifs
ne contenaient aucune description précise permettant des avenants.
Nous comprenions ce marché comme “forfaitaire”, forfait
dans le quel devaient s’ajuster des prestations en adéquation
avec le budget.
Le porteur d’affaire, maître d’oeuvre et concepteur
du contenu pédagogique du projet, était une autre association;
j’ai collaboré dès le début de mes activités
avec cette structure, un client “ami”... j’étais
donc sur un terrain de confiance, mais cette équipe chaleureuse
et sympathique, issue d’un milieu universitaire et scientifique,
n’était pas la plus qualifiée pour maîtriser
un tel chantier. Elle a été l’interlocuteur entre
le client et nous-mêmes; cette trilogie nous à interdit tout
contrôle. Nos avertissements et demandes d’arbitrages ont
scandalisé le client et mis le maître d’oeuvre en porte-à-faux.
Notre devis “réalisation” n’incluait pas la partie
“création”. Cette partie “création ou
conception” prévue à l’origine du projet a été
ensuite refusée par le client. Nous sommes entrés en ce
marché avec cette confusion entre “création”
et “réalisation” en croyant pouvoir concevoir un projet
adapté au budget.
La suppression du budget “création” à été
compensée par la suppression de la réalisation des “interactivités”
(boutons poussoirs), puis l’interactivité est revenue, mais
compensée par moins de “réalisme” dans la peinture,
puis la “crédibilité scientifique” à
redonné sa place au “réalisme”. Tous ces débats
de spécialiste ont été à nos dépens.
Au milieu des pédagogues, des scientifiques et des partenaires
financiers, croyez le ou non, le “tâcheron” n’est
pas écouté...
Pris au piège et déjà engagé, je n’ai
pu freiner la dérive continue du projet dont je n’avais plus
la maîtrise. Nos demandes d’arbitrage ont été
interprétées comme des demandes de rallonges financières.
Ainsi, sur un budget fermé, nous avons dû réaliser
un véritable encyclopédie écologique... Les dix-sept
mètres de longueur prévus pour cette fresque peinte avec
reliefs devenait esthétiquement et financièrement trop étroits
pour contenir une telle profusion d’informations et d’interactivités
(plus de soixante-dix espèces animales et végétales
représentées).
DE LA FAISABILITÉ DE FAIRE MARCHE ARRIÈRE :
Avant même d’achever la maquette du projet, afin de mener
à bien cette mission, j’ai entamé la mise aux norme
d’un étage de l’atelier; je me suis également
engagé à la création d’un nouvel emploi. Puis
avec l’avancement de la conception est apparue la réalité
tardive et effrayante du projet.
La seule étape “création” représentait
deux salariés durant trois mois, prestation trop lourde.
Après avoir alerté le client sur les débordements
du projet, il m’a été reproché publiquement,
devant tous les partenaires financier, de feindre mes engagements. Or
cet accusateur à justement abandonné le jour même
sa mission de coordinateur et a été remplacé par
une personne trop jeune. Hélas, je suis allé au bout de
mes engagements, une malheureuse abitude...
DANGER... CHANTIER :
Entre le simple aménagement supposé au moment du devis et
la technique répondant au tardif cahier des charges s’est
révélée une complexité difficile à
concevoir. La structure de l’ouvrage et ses volumes devaient être
confiés à une autre entreprise; les devis ont montré
que le budget couvrait la réalisation du support seul, excluant
financièrement la partie artistique. La confection de la ferronnerie
et de la menuiserie dans notre atelier devenait dans cette impasse, la
seule issue possible.
Durant les six mois de réalisation de la fresque, délai
très court compte tenu de la complexité extrême, j’ai
sacrifié vie privée et sommeil pour assumer cet ouvrage.
Malgré la livraison d’une maquette couleur acceptée
par le client, des correctifs se sont succédés jusqu’au
dernier jour du chantier. Le côté contraignant de cette sorte
d’oeuvre est cette “crédibilité scientifique”;
aucune comparaison avec la simple décoration.
En cours de travaux notre client à fini par reconnaître l’explosion
du projet; c’est pourquoi il à été accordé
au maître d’oeuvre et à nous-même de figurer
parmi les partenaires financiers.
Prenant conscience du danger de nous voir trébucher avant livraison
sous le poids du fardeau qu’il avait lui-même posé
sur nos épaules, le client a accepté la mise à notre
disposition d’un employé non qualifié qui venait nous
aider périodiquement dans notre atelier.
FIN DES TRAVAUX :
Fragilisée durant l’année 2001 par ce chantier devenu
extrêmement dangereux, l’entreprise, déjà affaiblie,
a donc dû supporter en sus en 2002, l’impayé du solde
de la facturation. Mais pourquoi donc ? Le client a inauguré cet
outil pédagogique fin 2001, accueilli les premiers visiteurs début
janvier 2002, et enregistré depuis un grand succès. Avons-nous
commis une faute ? ... En fait, les éléments et textes d’un
dernier ouvrage ne nous ont pas été transmis, bloquant ainsi
la fin des travaux. Après livraison et installation de la fresque,
le client a décidé de nouvelles modifications sur une partie
des panneaux d’exposition. Ce projet (vertical et central) cachant
la fresque, ils ont opté pour deux panneaux sous forme de table
inclinée complétée par des plaquettes A4 consultables.
Indifférent aux bouleversements imposés en notre défaveur
tout au long du chantier, le client a demandé des comptes sur les
tout derniers changements, il a multiplié les manoeuvres dilatoires
dans le but évident d’économiser encore sur le budget,
de retarder l’apurement des comptes, et de nous obliger à
toujours plus de travaux.
Sur janvier et février 2003, nous avons achevé les plaquettes
A4 reliées dont on nous avait enfin donné les éléments,
après plus d’un an d’attente. Le client a abandonné
ses dernières prétentions grâce à la pression
de nos avocats; s’il persistait, il prendrait le risque d’être
contraint de régler le coût réel de l’ensemble
de l’ouvrage, une fortune...
Les termes des accords entre avocats : réalisation comme convenu,
des fiches A4 sans nouveau devis, et solde de la dette.
COMMENT DE TELLES CHOSES SONT-ELLES POSSIBLES ?
Revenons début 2000, avant le démarrage de la réalisation...
Une fois la conception de l’aménagement validée par
l’ensemble des partenaires du projet, le client à répondu
à notre proposition de calendrier des acomptes par leur propre
échéancier budgétaire. Nous avons signé ce
document sans déceler nos interprétations divergentes. Notre
vision était globale; acomptes et fournitures moins le budget,
égale notre solde de tous comptes. Mais notre client faisait d’autres
calculs... Afin de résoudre à l’époque l’augmentation
du nombre de panneaux (17 au lieu de 12 sur le devis) le client a augmenté
le poste “panneaux” au détriment du poste “fresque”.
Il a ainsi déterminé le nouveau coût de la fresque
et de son installation à la baisse, puis s’est senti propriétaire
du reste du budget par la demande de nouveaux devis lorsqu’il a
décidé des derniers changements.
Il s’agissait pour nous de l’interprétation d’un
marché “fermé” ou forfaitaire, et pour le client
d’un marché “ouvert”, soumis aux avenants. Il
y eut les avenants qu’il à refusé d’entendre
(l’explosion du projet) et les avenants lui paraissant à
son avantage (blocage du solde de tous comptes).
Nombre de panneaux ont été remplacés par deux grandes
tables inclinées, et d’autres par le projet de reliures A4.
Guidé par un concept de rigueur de gestion interne, le client à
donc exigé de nouveaux devis. À cette demande nous avons
répondu avec l’aide du maître d’oeuvre par un
bilan global des travaux, poste par poste, mettant à jour l’étendue
des coûts réels. Il y apparaît le débordement
du budget côté “fresque” comme sur le côté
“panneaux”. Le client à répondu à notre
outil d’évaluation en y puisant des informations puis en
construisant des calculs erronés ou non conformes à notre
profession. Sa conclusion conduisait à l’absurde; à
la disparition de nos prestations sur les tables et les panneaux d’exposition,
laissant place à la presque totalité du solde pour la réalisation
des reliures.
DÉNOUEMENT
Le maître d’oeuvre n’a pas manqué d’intercéder
en notre faveur après la fin de sa mission. Début mars nous
avons livré les deux reliures A4 et le client n’a pas réglé
le solde. Le client à exigé de nouveaux détails et
nos avocats ont privilégiés l’entente à l’amiable
compte tenu de la situation de l’entreprise, de l’urgence
d’un règlement et du risque de frais et de nouveaux délai
consécutifs à une action en justice. Avec deux mois et demi
de retard, le 15 mai 2003, le client signe la déclaration de fin
de travaux et solde la dette contractuellement prévu. Il resteras
encore beaucoup de temps pour comblé le creux considérable
de la trésorerie engendré par cet mésaventure, car
nous sommes démuni de toutes compensations financières et
morale.
CONCLUSIONS
Nos outils de travail sont des “organismes vivants”, en lutte
contre la misère, des outils de résistance. A ce titre ils
devraient obtenir la valeur du “Vivant. Les actes donnant fin à
une activité économique ou de service sont-ils “criminels”.
Nos activitées ont-elles une valeur ? Les malveillances sont aussi
pénalisables que l’acte d’écraser une fourmi.
Comment donner au moins une chance à des salariés ou à
des responsables de défendre leurs outils de travail vis à
vis d’abus toujours possibles. Les “prédateurs”
sont nous tous : les actionnaires, l’entrepreneur lui même,
un client, un fournisseur, un banquier, un assureur, une administration,
une association, un distributeur.
À Janick, Sarah, Céline...
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